Savez-vous combien gagne un
conscrit israélien ? La réponse est, indécente : 352.50 shekels
par mois ! S’il fait partie des unités combattantes, son salaire est
doublé soit 700 shekels. Fort compréhensif, Tsahal alloue 43.50 shekels supplémentaires
aux soldates pour l’achat de produits d’hygiène. Des études comparatives ont montré
que le salaire moyen d’un soldat israélien qui ne sert pas dans des unités combattantes-
en hébreu cela s’appelle un Jobnik - s’élève en moyenne à 1300
dollars/an (2200 s’il en fait partie). Ce chiffre est à rapprocher de la solde
d’un soldat chinois qui lui gagne 1600 dollars par mois. Il serait indécent de
citer la solde d’un soldat anglais, canadien ou américain. Cela signifie en
clair qu’un soldat de Tsahal dispose de
moins de 3 Euros par jour pour s’acheter un paquet de cigarettes ou un sandwich
quand il se rend à sa base. A signaler que la solde des appelés n’a pas été
revue depuis …. 2002.
J’ai voulu croiser ce calcul avec d’autres données : sachant
que le Ministère de la Défense admet que le budget alloué aux conscrits s’élève
à 800 Millions de shekels et qu’il y a environ 150.000 conscrits, la solde
moyenne du bidasse israélien, combattant ou non combattant est de 5333 shekel
par an, soit 1441 dollars, ce qui conforte le chiffre de 1300 dollars cité plus
haut.
Quatorze mille soldats sur
les 150.000 d’appelés que compte Tsahal
passent chaque année par la case prison. 70 % d’entre eux sont condamnés
pour désertion. Tsahal admet que la plupart des cas de désertion s’expliquent
par la nécessité impérieuse de travailler pour subvenir à leurs besoins et à
ceux de leur famille. Il faut savoir que 50 % des soldats d’origine éthiopienne
sont incarcérés chaque année dans les prisons militaires. Ils ne sont pas tous
mauvais tout de même !
Le seuil de pauvreté touche toutes les unités de Tsahal
jusqu’aux plus prestigieuses. Ce sont les Commandants d’unités qui sont
confrontés journellement à ce phénomène. Un capitaine de vaisseau témoigne :
« sur un bateau qui comporte 20 hommes d’équipage, 60 % d’entre eux ont
recours à des aides, sans compter, ce qui est pire, ceux qui n’osent pas
demander ». Lorsqu’ils ne sont pas en opération, les officiers passent jusqu’à
80 % de leur temps à faire les assistantes sociales, lorsqu’ils ne glissent pas
un billet de 100 shekel dans le sac de leurs soldats les plus nécessiteux.
Bonne nouvelle : le ministre de la Défense Bogy Ayalon
a décidé d’augmenter de 17 % pour 2014 la solde des appelés qui recevront ainsi
royalement 70 shekels supplémentaires chaque mois. Chaque soldat disposera
ainsi d’un supplément de 0.50 euros par jour. En attendant 2014 il leur faudra
se serrer la ceinture.
Entre 16 et 18 ans les gamins israéliens qui ne sont plus
scolarisés gagnent, en travaillant de ci de là, quelquefois avec beaucoup de réussite
(j’en ai connu) beaucoup plus que les 350 malheureux shekels qu’ils percevront
à l’armée, ce qui implique qu’en intégrant l’armée à 18 ans révolus ils
basculent sous le seuil de pauvreté.
Il y a bien sur les fils à papa pour qui l’incorporation ne
pose aucun problème financier et, il y a les autres : ceux que la famille
ne peut pas aider mais au contraire a besoin des revenus que leurs fils ou
leurs fille pourraient engendrer pour faire tourner le foyer. Combien de
soldats font partie de cette dernière catégorie ? Je n’ai évidemment pas
les moyens de le savoir mais en croisant différentes données socio-économiques,
on peut estimer que cela concerne allègrement un tiers des conscrits.
Cinquante mille jeunes israéliens, au bas mot, qui contribuent à la défense d’Israël en
servant dans Tsahal, fierté des juifs du monde entier, basculent du jour au
lendemain dans un état de pauvreté et de honte à l’être. Je veux aussi croire
que beaucoup d’ Israéliens qui ne servent pas dans l’armée - je ne parle pas
des Harédim évidemment - le font pour des raisons économiques et non pour tirer
au flanc.
J’ai pris conscience de ce pur scandale en visionnant une
émission TV sur la Chaîne israélienne. Une recherche rapide sur les sites
israéliens m’a permis de réunir les données statistiques. Et j’ai eu la nausée
en imaginant la détresse de ces mômes et
les conséquences qu’une telle situation peut engendrer pour certains d’entre
eux.
Des conscrits de 18, 19 et 20 ans ne peuvent et ne savent
pas organiser des Lobbying qui plaident leur cause. Ils ne savent pas, comme d’autres,
envoyer des messagers barbus et chapeautés récolter des dons en Diaspora. Ils n’ont
pas été formatés pour ça. Qu’un conscrit chinois touche plus qu’un conscrit
israélien m’a indigné. L’armée d’Israël est confrontée, chacun le sait, à des
tas de problèmes et je ne prétends pas que le problème que j’ai soulevé est
moins prioritaire. Il l’est tout autant sinon plus mais c’est aux Juifs de Galout
de mettre la main à la poche. Eux qui ont la chance d’envoyer leurs enfants à
la Faculté à l’âge où les jeunes israéliens partent connaitre la pauvreté en
faisant leur devoir envers leur pays.
A ce stade je ne connais pas les Associations qui assistent
les conscrits israéliens. Je compte bien m’y atteler pour les dénicher et B.H vous
en informer dans un prochain article.
Les sites que j’ai consultés (en hébreu) sont les suivants; ainsi vous pourrez aussi vérifier mes chiffres. Il y a en particulier une
vidéo à ne pas manquer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire