Dès 1940 les
arrestations se multiplient tant en zone libre qu'en zone occupée. Des camps
dits d’ « internement » qui servent d’antichambre pour les camps
d’extermination allemands se multiplient en France, tels Pithiviers qui héberge
des milliers d’enfants juifs, séparés de leurs parents. En Savoie, les
individus arrêtés seront d'abord conduits au commissariat de leur quartier ou à
la gendarmerie de la localité. Un camion automobile les transportera ensuite au
Centre Régional d' hébergement.
Le 10 Septembre à
18h 53 le couperet tombe en l’espèce d’une dépêche de presse : l’AFP qui
est l’agence de presse officielle de la France nous apprend que la France héberge
entre 350.000 et 500.00 juifs. Il ne s’agit pas, vous l’avez compris, de 1940
ou 41 mais bien de 2012.
Plus de 70 ans ont
passé mais la terminologie n’a pas changé : les Juifs sont hébergés en France. Lire, provisoirement, et
bien entendu, gratuitement, car telle est la définition de l’hébergement.
Dreuz.info qui est un
site ami, nous parle d’un lapsus. Il a tort. Cela n’a rien d’un lapsus linguae
mais d’un réflexe conditionné depuis la nuit des temps dans ce beau pays, qui
est de considérer les Juifs comme des
gens de passage, des espèces de Roms, de Tsiganes, des Untermenschen, qui ne
sont tolérés qu’à titre provisoire. Et c’est pour cela qu’on les héberge.
L’AFP ne présente pas
ses excuses aux Juifs hébergés ; tout au plus elle admet qu’il s’agit d’une
formule erronée et inappropriée. C’est quoi alors la formule exacte et appropriée, tolérés,
subis, incrustés ?
« Nous ne pouvons
pas héberger en France toute la misère du monde » déclarait jadis Michel
Rocard. Je n’ai pas le sentiment qu’il pensait spécifiquement aux Juifs.
Le dernier prix Nobel de physique, Serge Haroche, est-il aussi un hébergé ?
Il semble que oui. En effet « le prix Nobel de physique 2012 a bel et bien
été attribué à un marocain de confession juive ayant acquis la nationalité
française du fait de sa résidence sur le territoire français », nous dit leral.net qui surenchérit : « Aussi, il est légitime d’affirmer que le Maroc
vient d’être honoré. Un enfant du pays s’est vu décerné la plus haute
distinction scientifique, à savoir le Prix Nobel ». Un vrai marocain et un
français hébergé (qui est arrivé en France à l’âge de 12 ans, donc qui y a fait
toutes ses études) s’est donc vu discerner le prix Nobel. CQFD. Personne, à ma
connaissance, n’a écrit que Robert Lefkowitz prix
Nobel de chimie descend de parents juifs en provenance de Pologne ou de
Biélorussie, que sais-je. Il s’agit d’un scientifique américain, full stop.
Second volet de mon
coup de gueule : si les juifs - moins de 1 % de la population française -
sont hébergés en France, qu’en est-il des autres minorités ethniques
et/ou religieuses qui ont allègrement dépassé les 10% de la population ? La
réponse est limpide : ceux là ne sont pas hébergés provisoirement mais
installés durablement, voire définitivement. L’AFP n’emploierait jamais le
verbe « héberger » à leur égard, car là, il serait vraiment inapproprié
et erroné.
Que voulez vous, les
Juifs ont toujours été de passage, ils payent leurs impôts, contribuent à la
grandeur du pays dans lequel ils vivent et puis, un beau jour ils partent ailleurs ou, sont expulsés.
Les autres, pour la plupart, abusent profitent, exploitent, et quelque fois
font bien pire, mais, ils s'incrustent.
Suite à l’article sur les « Juifs hébergés en France », mon ami, le Rabbin des Bois, m’a rappelé une phrase prononcée par l’ancien Premier ministre Raymond BARRE après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris. Raymond BARRE s’est déclaré "plein d'indignation" à l'égard de cet attentat "odieux" "qui voulait frapper les israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic. Don’t act !
RépondreSupprimer