Dans le traité talmudique Sanhédrin page 91A on raconte l’histoire
de trois peuples qui ont intenté un procès aux Hébreux devant Alexandre de
Macédoine. Un dénommé Gvia ben Psissa défendait la position des Hébreux devant
ses accusateurs.
Le premier peuple à se présenter pour défendre ses droits sur leur terre est
nommé par le Talmud les fils d’Afrikia (lire les Cananéens/Palestiniens). Ils rapportent pour justifier de leurs droits un passouk (passage) de la Torah, déconnecté de son contexte : "la terre de Canaan selon ses frontières" (Bamidbar, Lévitique 34 :2) ;
entendant par là que si la terre de Canaan possède des frontières, cela
signifie qu’elle leur appartient. Ben Psissa se doit de rapporter également un
passouk de la Torah pour contredire leurs dires et cite : « Maudit soit
Canaan, ils sera l’esclave des esclaves de ses frères » ; non
seulement des Hébreux descendants de Chém mais également de Japhet père de l’Occident
( Berechith 9:26). Et il rajoute : un esclave qui a acquis des biens ne
les possède pas en propre, ils appartiennent à ses maîtres. Par ailleurs
pendant de nombreuses années vous n’avez pas travaillé et vous devez donc
rendre tous les biens spoliés à leurs véritables
propriétaires. Les Cananéens ne
trouvèrent par de réponse pertinente à apporter à Ben Psissa et s’enfuirent.
Le second peuple à se présenter furent les Égyptiens qui,
selon le même schéma, rapportent un passouk de la Torah : "et les
Hébreux trouvèrent grâce auprès de Egyptiens", qui leur prêtèrent/donnèrent des objets d’une grande valeur" (Chemot 12 :36). Donc, Messieurs les
Hébreux, soyez assez gentils de nous rendre l’or et l’argent que nous vous
avons prêté. Ben Psissa leur répond bien sûr aussi selon un passouk de la Torah
"Et le séjour des enfants d’Israël en Egypte fut de 430 ans"
(Chemot 40). S’il en est ainsi Messieurs les Egyptiens, vous êtes tenus de
payer le salaire qui correspond à 600.00 hommes qui ont travaillé gratuitement
en Egypte pendant 430 ans. Faites le calcul. Les Égyptiens ne surent que
répondre et s’enfuirent.
Se présentèrent ensuite devant Alexandre de Macédoine les Fils d’Ismaël et de Kétoura (femme d’Abraham
après la mort de Sarah, qui lui donna 12 fils) et ils dirent : la terre de Canaan appartient à vous
et à nous, comme il est écrit « Voici les générations d’Ismaël, fils d’Abraham »
et « Voici les Générations d’Isaak, fils d’Abraham ». Ben Psissa
demande la permission de citer également un passage de la Torah et dit : "
Et Abraham donna à Isaak tout ce qu’il possédait et aux fils de Kétoura, il fit
des cadeaux" (Chemot 5 :6). Or, un père qui lègue tout ce qu’il
possède de son vivant à un fils et renvoie ses autres fils de devant lui, ces derniers
n’ont aucun droit sur l’héritage qui revient au premier (Isaak). Contrairement aux deux autres épisodes, le
Talmud ne dit pas ce qui se passa par la suite,ce qui laisse entendre que, manifestement les fils d’Ismaël
et de Ketoura ne s’enfuirent pas; preuve s’il en est que l’argument de Ben
Psissa ne les a pas convaincu.
Ce passage talmudique est d’une actualité brûlante ; il
illustre parfaitement l’impossibilité du
dialogue entre les Musulmans et Israël qui est d’une nature différente selon qu’il
s’agisse des Palestiniens en particulier et des Musulmans en général.
Les Cananéens, lire les Palestiniens, soutiennent que la
Terre d’Israël leur appartient puisqu’ils y habitent depuis plus longtemps que
les Hébreux, qui n’ont commencé à arriver qu’à la fin du XIX e siècle. Ils estiment que leur droit d’usage du sol,
qu’ils n’ont pas apprivoisé, mais après tout, qui a dit qu’une terre doit être
bonifiée et que le progrès technologique existe, est inaliénable. Leur
revendication d’un Etat palestinien à côté d’un Etat juif est un leurre. Ils
veulent tout, et leur véritable revendication
est le retour des réfugiés … à Haïfa, à Jaffa, Lod et partout
ailleurs, qu’il s’agisse d’Israël en dehors de la Ligne Verte ou d’Israël à l’intérieur
de la Ligne Verte; en reprenant le texte de la Guemarra : « la terre
de Canaan selon ses frontières », qui va clairement de la mer au Jourdain,
voire au-delà, en Jordanie où 75% de la population est d’origine palestinienne.
Quand les Israéliens leurs expliquent qu’ils se trompent et que leur droit sur
la terre est celle d’un gardien, qui se doit de rendre la maison à son
propriétaire, ils changent de sujet n’ayant rien à rétorquer.
Il n’en est pas de même pour les fils d’Ismaël, ses frères
ou demi frères, descendants d’Abraham (voir mon essai : Ismaël
et ses frères). Ceux là considèrent qu’ils ont les mêmes droits à la
terre que les descendants d’Isaak, fils d’Abraham. Ils sont issus du même
père, dont ils suivent ce qu’ils considèrent être ses préceptes (exemple la Mila, la circoncision, même si elle n’est
pas tout à fait la même que pour les Hébreux). Ils considèrent par ailleurs que
leur religion est par définition universelle donc impérialiste, leur accordant
le droit de prendre par la force ce qui appartient à autrui. A l’inverse des Cananéens
timorés, ils mènent des guerres contre l’Etat hébreu, comme ils mènent des
guerres - de nature différente quelquefois, telles que l'immigration massive - contre
tout Etat qu’ils estiment devoir conquérir, parce que là se situe précisément la
vocation d’Ismaël : Al harbekha ti’hyié, "tu vivras par ton épée". Contre les Musulmans, Etats constitués ou groupes islamistes,
il est normal, légitime et presque toujours nécessaire, pour Israël d’employer
le force, puisque c’est la seule chose que les descendants d’Ismaël
connaissent.
L’autre point de désaccord infranchissable entre les Hébreux
et les Ismaélites est leur remise en question de la Torah. Contrairement aux
Chrétiens qui ne contestent en aucune façon la Torah, se contentant de l’interpréter
à leur manière en y adjoignant le
Nouveau Testament, les Musulmans ont réécrit la Torah à leur sauce. Le Coran raconte une
histoire où les évènements survenus dans la Bible sont déformés dans un sens qui convient aux
descendants d’Ismaël mais qui diffère singulièrement de la Torah de Moïse.
Ainsi, le "sacrifice" d’Isaak par Abraham devient dans le Coran le
sacrifice d’Ismaël. A partir de là le dialogue est rompu car faire admettre à
un milliard et quelques de Musulmans qu’il n’en a pas été ainsi, est impensable. Ceci explique que le dialogue avec les Chrétiens est
envisageable mais que le dialogue judéo-musulman est mission impossible.
Quand Ahmadinejad déclare au Président Morsi que son plus
cher désir est d’aller prier à la Mosquée d’Al Aqsa, cela signifie en clair que
le peuple israélien doit être exterminé auparavant. Quant aux Cananéens, ils
ont tout le loisir aujourd’hui d’aller prier à la dite Mosquée, puisque les
autorités israéliennes leur accordent ce droit, refusant aux Juifs de prier sur
le Mont du Temple, ce qui est une pure absurdité.
Dans ce même passage talmudique sont évoqués les peuples qui
demandent aux Juifs de leur rendre ce qu’ils ont indûment emprunté/volé. A quoi
Gvia ben Psissa rétorque: rendez auparavant tout ce que vous avez pris
aux Juifs alors qu’ils n’avaient pas la possibilité de défendre leurs biens et, rendez ... grâce aux Juifs pour ce qu’ils ont apporté à l’Humanité et dont vous
profitez aujourd’hui sans leur verser le moindre royalty.
Et l’on ose dire que le Talmud est un ouvrage démodé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire