mardi 28 mai 2013

Islamiste jihadiste intégriste fondamentaliste, une redoutable tautologie qui est en train de nous faire perdre notre liberté

En France on aime à se gargariser de mots, dans l’espoir que chaque mot rajouté éclairera le sens du mot précédent, et puis ça fait chic, lettré, bien au fait des choses.

Ainsi le mot « islamiste » ne suffit plus pour désigner un individu qui agresse ou tue au nom de quelque chose auquel il croit, il faut lui adjoindre « jihadiste » ou « fondamentaliste », voire « intégriste » qui est devenu très à la mode.

Le terme « islamisme » est une pure création française, mis à l’honneur par Voltaire au  XVIIIe siècle qui décide de l’utiliser à la place de « mahométisme » pour signifier religion des musulmans, lire l’Islam. Ce terme s’est abâtardi au fil des ans pour désigner la transformation de l’Islam en un projet politique qui impose la charia, unique source de droit, à l'ensemble de la société, qu’elle soit à majorité musulmane ou chrétienne.

Qu’apportent dans ce cas les autres termes cités à « l’islamisme » ?

Le jihadisme. Il convient de rappeler l'Islam compte quatre types de jihad : par le cœur, la langue, la main et l'épée. Et je rajouterais un autre qui me semble avoir été oublié : par la natalité galopante et tout ce que cela implique en termes démographiques et budgétaires.  Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante en 1963 ne disait-il pas déjà : « L’Europe sera musulmane, grâce au ventre de nos femmes !».

En Occident on ne crie « au Loup » que lorsqu’un musulman brandit son épée, voire son cutter comme ce fut le cas à la Défense contre un militaire français, sa machette comme l’ont vécu les Londoniens horrifiés et, l’éruption volcanique qui a laissé les Suédois pantois, et on oublie les autres facettes du Jihad. Or, l’obligation dans certaines écoles d’apprendre l’arabe au détriment d’autres langues, la culturation ou plus exactement l’acculturation de la société occidentale par l’adjonction massive de coutumes ou d’accents venus d’ailleurs, la conversion galopante à l’islam, si facile à mettre en œuvre, et tous les rêves d’hégémonie planétaire de l’islam, lire la mise en place de la Charia au lieu et place des démocratie molles, sont occultés, tant par nos élus, les journalistes, que par le citoyen lambda. Qu’apporte dans cette perspective le jihadisme à l’Islamisme ?

L’intégrisme consiste à refuser toute  évolution, voire la plus légère modification d’un point de Droit de la religion au nom du respect de la tradition pure et dure. L’Islam se doit d’être immuable et son application en Occident ne doit tenir compte en aucune façon des règles, lois, coutumes et sensibilités, en place, aussi anciennes soient-elles. Quant au  fondamentalisme, il désigne exactement la même chose, à savoir l'attachement strict aux principes originels d'une doctrine, donc à l’Islam. Qu’apportent donc ces deux termes à l’Islamisme  et pourquoi diantre nos politiques et nos journalistes s’entêtent-ils à affubler un Islamiste, de jihadiste, ou de fondamentaliste, voire d’intégriste, puisque ces quatre termes impliquent la même démarche et visent le même objectif ?

La réponse à cette question nous est fournie en grande partie par un sage chinois qui a vécu au VI e siècle avant notre ère. Confucius nous dit : « Si le prince de Wei vous attendait pour régler avec vous les affaires publiques, à quoi donneriez-vous votre premier soin ?  « A rendre à chaque chose son vrai nom », répondit le Maître. « Vraiment ? répliqua Tzeu lou. Maître, vous vous égarez loin du but. A quoi bon cette rectification des noms ? » Le Maître répondit : « Que tu es rustre ! Un homme honorable se garde de se prononcer sur ce qu’il ignore. Si les noms ne sont pas ajustés, le langage n’est pas adéquat. Si le langage n’est pas adéquat, les choses ne peuvent être menées à bien. Si les choses ne peuvent être menées à bien, les bienséances et l’harmonie ne s’épanouissent guère. Les bienséances et l’harmonie ne s’épanouissant guère, les supplices et les autres châtiments ne sont pas justes. Les supplices et les autres châtiments n’étant plus justes, le peuple ne sait plus sur quel pied danser. Tout ce que l’homme honorable conçoit, il peut l’énoncer, et l’énonçant il peut le faire. L’homme honorable ne laisse rien à la légère. » (Analecte XIII.3).

Au cas où cette citation vous paraitrait trop longue, on pourrait dire pour faire simple :

« Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté »

Il est quand même dommage de devoir recourir à Voltaire, à Confucius et à Ben Bella pour comprendre que le sens des mots est fondamental pour appréhender une réalité, et que le mauvais usage des mots présente un danger mortel pour une société. En effet, qu’est-ce qu’un Islamiste si ce n’est un Musulman qui, attaché à la lettre de sa religion, souhaite tout naturellement que celle-ci  s’applique partout et pour tous. Il en fut ainsi jadis pour le Christianisme conquérant ; aujourd’hui l’Islam a repris le relais avec les mêmes ambitions hégémoniques. Si l’on continue à penser qu’un Islamiste est un Musulman qui a mal tourné, on détourne le sens des mots et, comme nous le rappelle Confucius ; « si le langage n’est pas adéquat, les choses ne peuvent être menées à bien et …   le peuple ne sait plus sur quel pied danser ».

2 commentaires:

  1. Bravo. De la même façon, on peut parler de l'affreux jeu sur les mots qui tourne autour du palestinisme. Un jour, un politicien français avait sorti une phrase très simple. Il dirigeait un parti pour l'écologie, mais je doute qu'il se souciait tellement de la protection de la nature.
    Il avait dit: "J'appelle ce pays Palestine parce que c'est son nom".
    S'il avait su que le mot Palestine désigne la terre du peuple juif, alors il aurait milité pour que justice soit faite et insisté pour que les populations non juives rendent aux Juifs leur terre.
    S'il avait su que le terme palestinien doit désigner en toute honnêteté les Juifs, puisque même les antisémites les plus virulents le reconnaissaient quand ils se fâchaient en Europe: "Mais que font donc chez nous ces Palestiniens?" , il n'aurait certainement pas été favorable à la création d'un Etat musulman de plus et la spoliation des biens d'Israël lui aurait paru inacceptable.
    Autre jeu de mot qui me fait rire jaune, et qui s'attache au principe de l'antisémitisme. "Mais les Arabes aussi sont des sémites", entendons-nous dire de ci de là. Mais alors, c'est merveilleux, ça veut dire qu'il n'y a plus de haine contre les Juifs, car comment des sémites pourraient haïr d'autres sémites !!! Il est vrai cependant, soit dit en passant, que même si tout le monde était sémite, ça ne prouverait rien. Il y a bien des Syriens qui tapent sur des Syriens, des Libyens sur des Libyens, etc.

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 Et si on profitait de cette accalmie de roquettes pour parler des Harédim. Pardon, de certaines mouvances hassidiques, pour qui, la néglige...