Qu’est-ce qui caractérise le Sabbataïsme ; vous savez, ces messies dévoyés, Sabbataï Tsvi suivi par Jacob Franck, qui ont bouleversé le paysage juif au XVI et XVII siècle?
Sans faire œuvre d’érudition (pour cela il faut vous
reporter aux ouvrages de Gershon Scholem et d’Elie Shaï sur le Sabbataïsme) on
pourrait dire, en schématisant, qu’un faux messie présente, entre autres, les
caractéristiques suivantes :
- C’est un érudit en Torah, avec une préférence marquée pour
la cabbale et autres écrits ésotériques qui permettent de raconter à peu près n’importe
quoi puisque de toute manière le juif lambda n’y comprend rien.
- Il est hautement charismatique, beau parleur, sachant
séduire, entrainer les foules et les influencer au point de leur faire perdre
tout jugement
- Il est psychologiquement dérangé et possède, soit une libido
hyper active comme Jacob Franck qui adorait organiser des orgies, soit éteinte
comme Shabbtaï Tsvi, qui aurait été abusé
sexuellement dans son enfance, ce qui aurait laissé des traces sur sa virilité
- Il abonde à mêler dieu à ses perversions, faisant croire à
ses victimes sexuelles qu’il n’abuse point d’elles mais, au contraire, les
entraine vers des hauteurs extatiques, car il est bien connu que le bien ne
peut sortir que du mal ; ce qui permet au passage de travestir les écrits
Lourianiques.
Si en Occident cela s’appelle des Gourous, travestissant
ainsi un mot sanscrit tout à fait laudatif qui signifie » enseignant »
ou « celui qui dissipe les ténèbres » ; chez les juifs ils
portent le nom de « Rabbi ».
Deux faits divers ont semé quelque émoi récemment en Israël. L’un, fortement relayé
par la presse: le fort célèbre et
charismatique Rav Mordekhaï Elon qui, après des années de procédures, a été
condamné pour abus sexuels sur un élève mineur et devrait purger une peine de
prison, et l’autre, moins médiatisé concerne le Rav Eliezer Berland.
Le Rav Berland fondateur du Mouvement et de la Yéshiva
Shuvou Banim tendance Breslav et, inspirateur du pèlerinage sur la tombe de Rabbi
Nahman, est lui fortement suspecté par la Police israélienne d’abus sexuels sur
des jeunes filles mineures. Cette année il ne se rendra pas comme à son
habitude à Ouman en Ukraine, puisqu’il s’est réfugié au Maroc, havre de paix et de tranquillité pour prédateurs sexuels et
autres dévoyés. Comme les ennuis arrivent toujours en escadrille ; la
police israélienne a également arrêté son fils, Rav Nahman Berland, en
compagnie d’autres membres de Shouvou Banim pour magouilles financières pas
très casher.
Ces choses là arrivent, mais ce qui me pose problème c’est que
- Malgré les faits avérés, la popularité de ces rabbanim ne
faiblit pas ; leurs fans et affidés
continuent à les suivre, à les vénérer et à boire leurs paroles ; au point
que des voix s’élèvent en Israël pour interdire au rav Elon de continuer à
donner des cours en public, et que des hassidim de Rav Beralnd préfèrent se
rendre à Ouarzazate plutôt qu’à Ouman, pour être à proximité de leur maître.
- Ces rabbins se drapent de phrases ésotériques et absconses
pour justifier leurs actes, remerciant le Ciel pour les épreuves qu’Il leur
fait endurer (alors que les épreuves ce sont plutôt leurs victimes qui les ont
subies), sans exprimer ni regret ni remord. Ceci sans doute pour envelopper
leur comportement d’une sainteté que le commun des mortels ne peut comprendre
mais justifierait leurs agissements.
Et c’est ainsi que le Sabbataïsme pas messianique pour un
sou mais extrêmement libidineux renaît de ses cendres qui sont encore toutes
chaudes, sous couvert sainteté rabbinique qui peut tout se permettre puisqu’elle
s’incarne chez un individu vénéré et manipulateur appelé Rav ou Rabbi.
Il serait quand même largement temps que les Juifs
manifestent un peu de discernement et ne
confient plus leur destin à ce genre de charlots pervers.
Dans le registre de la perversité, je note aussi que le
racisme dans les milieux Haredim ashkénazes à l’égard des Séfarades ne faiblit
en aucune façon ; le quota de filles d’origine sépharade dans les écoles
religieuses managées par des Ashkénazes ne dépasse toujours pas les 20 % et les
étudiants sépharades - même les plus brillants - qui veulent intégrer les grandes Yéshivot sont
refoulés.
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