Il est admis qu’à Rosh Hashanah, ce qu’il est coutume
d’appeler le Nouvel an juif, toute créature vivante passe en jugement devant le
Saint Béni-soit-Il ? Les prières qui sont prononcées en ce jour dans
toutes les synagogues du monde sont parfaitement explicites: qui vivra,
qui mourra, qui bénéficiera de la prospérité, qui fera faillite, etc. …
Certains pensent que ces supplications ne concernent que les Juifs.
Erreur, en ce Yom Hadin, soit Jour de
Jugement, toutes les Nations qui
peuplent la planète, chacune à son tour, sont examinées sous toutes les
coutures par le Tribunal d’En Haut et leur sort est décidé pour l’année à
venir. Ce sort est matérialisé par un
tampon ou une signature céleste, puisqu’à Rosh Hashanah l’on se souhaite Hatima
Tova (bon tampon ou bonne signature). Bien entendu, sauf exception, il n’y a
que les Juifs qui sont informés de ce Jugement universel, puisqu’ils sont les
seuls à lire et à comprendre le texte qui figure dans leur Mahzor, (livre de prières, en hébreu) en
ce jour redoutable. On pourrait donc dire que les Nations sont jugées en leur
absence ou à leur insu.
Dix jours plus tard, à Kippour, changement de décor :
les Juifs ne prient que pour eux et, au sortir de la Fête on se souhaite Gmar
Hatima Tova, soit, que le Jugement prononcé à Rosh Hashanah - favorable, tant
qu’à faire - soit définitivement scellé. La preuve en est que durant les Jours
qui séparent Rosh Hashana de Kippour, les Juifs multiplient les supplications,
tentent de changer de conduite, pour faire pencher la balance en leur faveur.
Et les Goyim, les Peuples me direz-vous ? Cette fête ne les concerne pas.
Les choses viennent se compliquer à Souccot, ce qu’il est
communément convenu d’appeler la Fête des Cabanes ou des Tabernacles. En effet,
il est indiqué dans la Torah (section Pinhass) que pendant les 7 jours de
Souccot, il était de coutume de sacrifier au Temple 70 taureaux, et les Sages
du Talmud nous disent que l’on sacrifiait autant de taureaux qu’il y a de
Nations, et ce pour leur bien, afin qu’ils expient leurs fautes. Et voilà qu’à nouveau, les Juifs lors de cette
Fête se préoccupent des Nations. Vous pourriez me rétorquer que le Temple
n’existant plus, on ne peut plus y sacrifier ni taureaux, ni autres bêtes. Ce
point est le secondaire pour les Juifs, dans la mesure où, depuis la
destruction du Temple, aux sacrifices sont venues se substituer les prières.
Donc, si nous ne sacrifions plus de taureaux, nous continuons à prier pour le
bien-être des autres Nations. Certains Commentateurs nous expliquent que nous
prions pour les Nations afin de les amadouer à notre égard. Sachant que cette technique n’a jamais fonctionné, je
tends à rejeter ce commentaire.
A titre de curiosité mentionnons que les Chrétiens
évangélistes, qui connaissent la Bible, ont pris l’habitude de défiler à Souccot à Jérusalem, portant 70 drapeaux, au nombre des 70 Nations mentionnées
et/ou des 70 taureaux jadis sacrifiés. Donc, cette tradition n’est pas complètement perdue.
A ce stade on pourrait de demander pourquoi, depuis des
millénaires, les Juifs et/ou les
Israéliens s’obstinent à se préoccuper du sort des Nations, alors que la
réciproque n’est, pour le moins, pas vraie. Est-ce que les Nations prient pour
notre bien ou plus simplement nous veulent-elles du bien ? Non n’est-ce
pas.
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