mardi 4 novembre 2014

Quand l’archéologie se met au service de la Torah et de la grandeur d’Israël

Le 17 mars 1967 une expédition archéologique néerlandaise dirigée par H. J. Franken était en train de fouiller le tell de Deir 'Alla en Jordanie, dans la moyenne vallée du Jourdain, tout près du Wadi Zarqah qui correspond au fleuve Yabbok cité dans la Bible. Rappelons que  c’est au passage à gué du Yabbok que se situe l’épisode biblique de la lutte de  Jacob avec l’ange (Genèse 32 :23). Certains morceaux de plâtre mis à jour comportaient des inscriptions parmi lesquelles on découvrit mention d’un certain Bil'am. Le texte comporte un titre écrit à l’encre rouge : "Inscription /texte /livre de Bi'lam fils de Beor, l'homme qui voyait les dieux". La suite  raconte que Bil'am reçoit un oracle divin lors d'une vision nocturne, oracle de jugement et de condamnation. A la suite de cette vision Bil'am jeûne et pleure, ce qui provoque des questions de son entourage. L’homme qui voyait des dieux  leur relate, la vision catastrophique de ce qui va se passer dans le ciel : disparition du soleil, multiplication des oiseaux, et sur terre, conduite anormale  des animaux et des hommes. 

La datation du texte nous renvoie approximativement sur le milieu du 8 éme siècle avant l’ère ordinaire et les experts s’accordent à dire que le texte serait la copie d’un scribe à partir d’un document qui lui est bien antérieur. Bien sûr il y a des biblistes savants et distingués qui écrivent des livres et des doctorats pour prouver que la Bible est une pure construction idéologique, dont les premiers manuscrits datent de 400 ans avant l’ère ordinaire. Ceux-là soutiennent que  ce sont précisément les manuscrits de Deir Allah qui ont inspiré les rédacteurs bibliques. A ceux-là, nous qui sommes convaincus que la Torah a été donnée par Hashém au Mont Sinaï, nous ne pouvons opposer qu’une indifférence  polie.

Bil’am ben Beor ne nous est pas inconnu et je vous invite à vous plonger dans le Livre des Nombres à la section Balak, où il est question de Bil’am, le mercenaire visionnaire, maudisseur/bénisseur du Peuple d’Israël.

La chronologie hébraïque situe l’épisode de Bil’am mentionné dans la Torah en l’an qui précède l’entrée des hébreux, conduits par Josué sur leur terre, soit en 2488, ce qui  correspond à l’an -1272 selon la chronologie ordinaire. Sachant qu’il n’est pas possible de dater avec précision le Livre de Bil’am auquel fait état l’inscription de Deir Allah, force est d’admettre que ce livre a pu être écrit dans des temps plus anciens, ce qui peut faire correspondre le Bil’am biblique de la section biblique Balak du Livre des Nombres au "Bil’am qui voyait des dieux", mentionné sur les tablettes de Deir Allah. 

En tout état de cause la découverte effectuée en 1967 ajoute, si besoin est, une indiscutable crédibilité au texte de la Torah. Bil'am ben Beor a existé, il était doté de capacités supérieures au commun des mortels puisqu’il conversait avec des dieux, voire avec le Dieu Un, il disposait d’un pouvoir de divination qui lui permettait de prévoir l’avenir sans toutefois être en mesure de situer les événements entrevus dans le temps, ces visions avaient lieu la nuit comme dans la Torah, et il croyait fermement à son pouvoir prophétique puisque les événements entrevus le bouleversaient au point de pleurer et de jeûner; sans doute conjurer le sort. Comme dans ses prophéties mentionnées dans la Torah Bil’am a une vision cosmique de la suite des jours.  Les tablettes mentionnent une vision apocalyptique : terre plongée dans l’obscurité puisque le soleil disparaît, conduite contre-nature des hommes et … augmentation anormale du nombre des oiseaux.   Ces visions nous rappellent à la fois le jugement divin d’extermination contre le genre humain perverti lors de l’épisode de l’arche de Noé  que les plaies d’Egypte qui se rapportent à la multiplication nocive d’animaux : grenouilles, poux, bêtes sauvages, sauterelles. Le style de Bil’am est décidément très biblique. Mais ce qui frappe d’avantage, au-delà du style, c’est la vision de fin du monde ou fin de civilisation qui se dégage de sa prophétie. Il y a des milliers d’années, un voyant branché au divin, prévoit dans le texte biblique la montée en puissance d’Israël et, par voie de conséquence, le déclin voire la disparition d’autres nations et civilisations et, dans les extraits de son livre découvert au-delà du Jourdain, la vision catastrophique de ce qui va se passer dans le ciel et sur la terre, la fin d’une ère et le commencement d’une autre.

On peut lire les prophéties bibliques de Bil’am dans les deux sens : d’un côté les Hébreux se voient informés de l’avenir glorieux qui leur est réservé dans les temps futurs,  et de l’autre, révélation est faite aux Goyim des catastrophes qui s’abattront sur eux, suivies par leur domination par Israël ; tout est fonction du lecteur.  Ainsi, les descendants de Seth, qui par définition, constituent toutes les Nations qui forment l’Humanité, puisque Seth est le seul fils d’Adam qui engendrera le genre humain (Abel et Caïn ne comptant pas), seront contrôlés gérés, administrés, dominés par Israël (Rashi et Onqelos sont clairs sur ce point). Si j’étais un descendant de Seth par la branche non hébraïque, je me sentirais particulièrement humilié de savoir que je me retrouverais un beau jour sous la domination d’Israël. En fait, la prédiction de Bil’am annonce les guerres victorieuses que livrera Israël aux Occidentaux et aux Arabes, qui se solderont par la domination d’Israël sur une bonne partie de l’Humanité.

Il est incompréhensible que ces prédictions n’aient pas fait couler plus d’encre. Tant de passages de la Torah ont donné lieu à des spéculations sans fin,aussi bien par les rabbins que par les érudits chrétiens. J’exclue à dessein les Ismaélites, dans la mesure où ils soutiennent mordicus que les la Torah a été falsifiée. Mais les Chrétiens qui ne remettent pas en question l’Ancien Testament et les rabbins, devraient être sensibles et sensibilisés par les prédictions de Bil’am. Alors pourquoi n’avoir pas disserté d’avantage sur ce passage central.

On pourrait comprendre les exégètes juifs des temps anciens à l’époque où le Christianisme triomphant n’autorisait pas les Juifs de disserter sur les triomphes d’Israël, sous peine de châtiments divers et variés, et on peut comprendre les érudits chrétiens qui préféraient que ce passage, peu glorieux, passe aux oubliettes. Mais aujourd’hui, alors qu’Israël est solidement installé sur sa terre et qu’une large partie des prédictions de Bil’am s’est déjà réalisé dans la mesure où « elles sont belles tes tentes Jacob, tes demeures, Israël » …. (Nombres24/5) pourquoi continuer à en faire l’impasse ?

Revenons à la découverte archéologique de Deir Allah. Il est curieux de constater qu’elle eut lieu le   17 mars 1967, soit trois mois à peine avant que ne se déclenche la Guerre de Six jours (lundi 5 au samedi 10 juin 1967). Cette proximité n’est pas à mon sens fortuite. Bil’am et ses prophéties réapparaissent au grand jour juste avant qu’Israël ne se réapproprie le Mur du Temple de Jérusalem, inflige une défaite sévère à trois Etats arabes et triple d’un seul coup son territoire. Pour le monde arabe il s’agit d’un cataclysme et, à l’échelle planétaire, d’un événement considérable qui  prouve qu’Israël n’est plus un hasard de l’Histoire mais un pays puissant sur lequel il faudra désormais compter.  Pour s'en convaincre se référer aux prédictions de Bil'am. CQFD


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