8 Juin 2008 (six mois avant son élection à la présidence)
Devant un parterre de
7000 délégués de l’AIPAC, le principal lobby pro israélien, Baraq Obama
prononce le discours le plus enflammé que l’on ait entendu de la part d’un
président américain ou d’un candidat à la présidence. Il y va d’une tartine sur
Jérusalem, unie et indivisible, à jamais la capitale unifiée de l’Etat d’Israël, d’un Etat qui doit vivre en sécurité dans des frontières sures et
reconnues, et promet que jamais, au grand jamais, il ne négocierait, pour le
plaisir de négocier, avec Ahmadinejad. Standing ovation des délégués de
l’AIPAC, reprise du discours par tous les organes de presse, ceux qui sont pour
et ceux qui sont contre. Enfin un candidat à la présidence acquis à la cause
sioniste, partisan de la grande Jérusalem, propriété exclusive de l’Etat
hébreu. Ceux qui sont pour s’extasient de bonheur, et ceux qui sont contre,
dont un certain Mahmoud Abbas, crient au scandale et déclare "Le
monde entier sait parfaitement que nous ne pourrons jamais accepter un Etat
sans Jérusalem. Cela devrait être clair". : Obama ne serait qu’un
vendu à la cause sioniste, il va à la pêche aux voix.
Le lendemain ou le surlendemain, Obama est interviewé par CNN, et voilà qu’il déclare que le
statut de Jérusalem, au même titre que d’autres points importants -
"issues", en anglais - devra être négocié entre les parties; lire
entre les israéliens et les négociateurs arabes. Finie la Jérusalem terrestre,
capitale unie et indivisible de l’Etat juif, finies les envolées lyriques.
Quant Mahmoud Abbas râle, Obama change son fusil d’épaule.
la presse
internationale a peu parlé, de ce que les américains intitulent le flip-flop
d’Obama: volte face, retournement de veste, appelez ça comme vous voulez.
Un politicien qui, en
espace de 48 heures, ou de 24, est capable de changer d’avis sur un point aussi
crucial, est un fumiste, n’ayons pas peur des mots, dont il faut se méfier
comme de la peste. Son élection serait on ne peu plus nuisible pour l’Etat
d’Israël. J’ignore si les électeurs juifs américains ont été sensibilisés par
le flip-flop d’Obama. Ils devraient en tous cas bien réfléchir avant de voter
pour lui. Quant aux médias , si prompts à s’enflammer, ils feraient mieux de
tourner leur stylos dans tous les sens, avant de lui dresser des lauriers, et
surtout, de faire preuve d’objectivité en informant leurs lecteurs de la volte
face d’un candidat, qui change d’avis comme de chemise; et pas sur n’importe
quel issue.
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