Le peuple juif est le seul peuple qui se soit constitué en
esclavage. Il est donc logique que le mois de sa libération constitue le
premier mois de l’année. La Torah nous
dit :"C’est aujourd’hui que vous sortez (d’Egypte) au mois du
printemps" (Exode 13 :4). Ce verset nous apprend deux
choses : la première c’est le concept de « mois » (c’est la
première fois que la Torah l’évoque) et la seconde c’est que le mois de la Délivrance se soit passé au printemps (= Aviv) ;
une saison favorable, ni trop chaude, ni trop froide, pour entreprendre le long
voyage qui conduira le peuple hébreu vers sa terre. Cela implique également que
le calendrier devra être basé, non sur le rythme des années fondé sur le soleil
mais sur celui les lunaisons qui déterminent les mois.
Une difficulté toutefois : l’addition de douze
lunaisons nous donne 354 jours, soit un décalage d’environ 11 jours entre une année lunaire de 12 mois et une
année solaire. Ce qui signifie que si nous voulons célébrer pour l’éternité
Pessa’h (La Pâque) au printemps, les
Fêtes de Tishri à l’automne… il convient
de synchroniser les calendriers lunaire
au solaire qui comporte 365 jours. Un
mois est donc rajouté 7 fois sur un cycle lunaire de 19 ans (année
embolismique). Dans le calendrier hébraïque
il s’agit toujours du mois d’Adar.
Le calendrier chinois, comme le calendrier hébraïque est un
calendrier luni-solaire. Les mois sont
des mois lunaires. Le premier jour de
chaque mois est la nouvelle lune et le 15e jour est la pleine lune. Sachant que dans une année solaire il y a douze mois
lunaires et environ quinze jours, on ajoute, comme dans le calendrier
hébraïque, sept mois intercalaires (Run yue qui correspond au mois d’Adar), au
cours de dix-neuf ans, afin que l'année lunaire corresponde à une année solaire. Le calendrier chinois est
largement utilisé depuis des temps immémoriaux par les paysans pour mieux gérer
l'agriculture, les fêtes traditionnelles ou religieuses comme le Nouvel An
chinois ou la Fête de la mi-automne.
Avant l’arrivée de Mahomed sur la scène de l’histoire, les
calendriers arabes étaient calqués sur
le calendrier juif ; soit luni-solaires par l'intercalation d'un
treizième mois, nommé Nasi qui signifie « le différé. Ce mois, dans la
péninsule arabique, était ajouté par les tribus arabes entre le dernier et le
premier mois de l'année selon les indications des autorités juives de
Palestine, puis de Babylonie. Ce
calendrier permettait de calculer les saisons, de fixer des dates anniversaires
et plus globalement planifier les activités au-delà du mois en cour. Mahomed à la Mecque s’y conforme mais arrivé à Médine, il se fâche tout rouge
contre les Juifs qui refusent de reconnaitre son génie et décide donc, non seulement d’en exterminer un
certain nombre mais de changer de calendrier. Il proclame : "Le nombre
des mois est de douze devant Dieu, tel il est dans le livre de Dieu, depuis le
jour où il créa les cieux et la terre". Je ne sais à quel livre il se
réfère et n’ai trouvé aucune trace de mois ou de lunaisons dans le récit de la
Création. Cette décision est absurde et
anti-économique : elle gomme les saisons, surtout dans un monde formé
d’agriculteurs et d’éleveurs et ne permet pas de fixer/planifier les fêtes, les
rites et les anniversaire. Exemple parmi mille : le mois du Ramadan se
promène au fil des ans de l’hiver en été,
et les événements survenus au cours de ce mois (ou à d’autres mois) ne
pourront plus être célébrés à la même époque de l’année. Ainsi, la première épouse de Mahomed Khadija décède le 10 du mois de Ramadan et le
6 du Ramadan nait Hussein, son petit-fils. A quelle époque de l’année doit-on
célébrer ces événements ? Par ailleurs, la lecture de la nouvelle lune
n’est évidemment pas la même à la Mecque au Pakistan ou en France Arabia. Mais que faire, Mahomed, le prophète en a
décidé ainsi.
Bien avant l’institution du calendrier solaire grégorien qui
permet de marquer l’année civile, simple commodité pour permettre aux habitants
de la terre de fonctionner en harmonie, les Chinois puis les Juifs, attachés à
leurs rites, au rythme des saisons, instaurent un calendrier luni-solaire
quasiment identique. L’instauration du calendrier lunaire par Mahomed, comme d’autres
décisions religieuses, sociales ou belliqueuses, ne correspond qu’à sa mauvaise
humeur contre les Juifs. Il sera un jour
certainement corrigé. En attendant, constatons la proximité entre la
civilisation chinoise et le judaïsme et fêtons comme il se doit le mois du
printemps. Hag Saméa’h