La décision d’installer des détecteurs d’armes, n'ayons pas peur des mots à l’entrée du Mont du Temple, lire l’esplanade des Mosquées
pour les Arabes, a été une erreur de jugement.
Les enlever précipitamment est une grave erreur stratégique. Elle
démontre que les Israéliens craignent les Arabes. Or il est interdit dans cette
région du monde de montrer sa peur; le méchant Autre, qu’il soit Musulman
ou Européen antisioniste, s’y engouffre en exigeant toujours d’avantage.
Faire croire que Netanyahou a fait un deal avec le roi de
Jordanie: "tu relâches mes diplomates et je t’enlève les
portiques", c’est se foutre du monde. Les diplomates israéliens d’Aman, y
compris le garde du corps à la gâchette facile, bénéficiaient de l’immunité
diplomatique. Ils ne risquaient rien et Netanyahou avait grand besoin de
descendre de l’arbre sur lequel il était monté sans savoir comment descendre.
Considérer la Jordanie comme un partenaire majeur et
incontournable, et tenter de le faire croire aux Israéliens, est un leurre. La
Jordanie a d’avantage besoin d’Israël pour la protéger contre les grands
méchants qui veulent voir disparaître le régime hachémite, qu’Israël n'a besoin
de la Jordanie. Il faut une fois pour toutes se mettre dans la tête que la
Jordanie, à terme, n’est rien d’autre que le pays des Palestiniens, qui y sont
déjà bien plus nombreux que les
Transjordaniens de souche. Si le monde veut vraiment voir un Etat palestinien
sur la carte du Moyen-Orient, il n’y a qu’à débaptiser la Jordanie et la nommer
Palestine, qu’elle reste sous l’autorité du roi ou de quel qu’autre tyran. Au moins quand on aura besoin de faire la
guerre, on aura une adresse.
Netanyahou n’a plus la cote, ni auprès des Israéliens qui
considèrent que sa gestion de la crise a été catastrophique, ni surtout, ce qui
est bien plus grave, auprès du big boss des
Casinos de Las Vegas et accessoirement propriétaire du journal "Israël
Hayom", le multimilliardaire Sheldon Adelson. Sheldon a décidé de changer
de poulain : Bennet est désormais son favori ; exit Bibi. Or
quand le Padrone décide, la classe politique israélienne s’exécute. C’est
triste mais c’est comme ça.
Quoi qu’il en soit, Israël doit reprendre les rennes et
montrer qui est le patron. Je ne suis pas convaincu que Bennet soit l’adulte
responsable qu’il nous faut aujourd’hui, mais sincèrement je n’en vois pas d’autre.
A moins qu’Hachém ne décide de passer à la surmultipliée et place son propre
Patron, tout en nous évitant les affres de la guerre de Gog au pays de Magog
qui précède d’après ce que l’on dit la guerre finale contre Jérusalem.