mardi 13 mars 2018

Ne pas mettre tous les Harédim dans le même sac


Mes deux derniers posts sur les Harédim et le droit de vote ont pu vous tromper sur ma perception du monde ultra religieux, dit en hébreu "Harédi",  qui pourrait se traduire par "anxieux" ou "tremblant" et non pas "craignant Dieu" comme on se plait à le traduire généralement.

 Un préalable : j’ai bien connu ce monde jadis pour y avoir pas mal bourlingué. Je dis bien "jadis" car je m’en suis éloigné au fil des ans. Non pas du "religieux" mais des "ultra". C’est un monde subtil, très difficile à saisir pour le profane, avec des tas de ramifications et de clivages internes. Aussi, la première règle consiste à ne pas tout mélanger et à ranger les Harédim en fonction de quelques individus isolés que l’on a rencontrés sur son chemin ou de ceux qui font la une des actualités pour de bonnes et, surtout, de mauvaises raisons.

Pour ma part, j’ai adopté une segmentation simple : ceux qui approuvent la construction de l’Etat d’Israël et sont prêts à y apporter leur contribution, tant pour sa défense que pour son économie, quelle que soit par ailleurs leur perception du monde, la façon de conduire leur vie et l’éducation de leurs enfants, et les Autres. Les Autres sont ceux qui s’opposent fermement à l’existence de l’Etat d’Israël tel qu’il est devenu après 70 années d’existence et des centaines d’années d’impuissance à construire un Etat pour les Juifs, à ses valeurs, ses Institutions et aux impératifs de l’heure qui sont avant tout sécuritaires. J’ai étudié les principes qui justifient leur position (trop longs à développer) et je les réfute avec la plus grande énergie.

A partir de là, puisqu’il faut malgré tout segmenter à partir d’un critère je segmente la population israélienne ; autrement dit pas seulement les Harédim, en citoyens israéliens qui sont prêts à servir dans Tsahal ou dans une œuvre d’intérêt public reconnue par le Ministère de la Défense, et à la condition que ce service civil soit effectif et non bidon comme c’est largement le cas aujourd’hui , et les Autres qui refusent d’obéir aux instructions du Ministère de la Défense. Parmi ceux-là, il y a essentiellement, mais pas seulement, les Satmar, le Peleg hayerushalmi et des groupuscules tels que les Toldot Aharon et Netourey Karta. J’y rajouterai les membres de certaines Hassidouiot d’importance, ghettoïsées, qui, non seulement ne servent pas dans l’armée mais refusent de se mêler à la population civile afin de leur apporter quelque peu de leur savoir durement acquis. Ce qui exclue le Mouvement Habad qui œuvre tant et plus pour le klal Israël, partout dans le monde.

Cela dit le mouvement religieux orthodoxe a une place irremplaçable dans le peuple juif. Il est garant d’une connaissance livresque qui sans lui s’évaporerait. Ce qui implique que si vous avez l’occasion de profiter de l’enseignement d’un sage, d’un vrai et pas de ceux qui transforment la Torah en show, ne vous en privez pas ; ils ont étudié des choses dont vous ne soupçonnez pas l’existence. Mais, pour faire la différence entre un enseignement authentique et les autres, il faut acquérir soi-même un certain niveau, ce qui vient uniquement avec le temps et par l'effort..


Comme disait Victor Hugo : "ces choses-là sont rudes, il faut pour les comprendre avoir fait des études".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 Et si on profitait de cette accalmie de roquettes pour parler des Harédim. Pardon, de certaines mouvances hassidiques, pour qui, la néglige...